ecureuil

Publié le par lavrut didier

Quelques observations d’Écureuils roux dans les platanes dolois

 

Dès le déplacement de la colonie de Bihoreaux gris au printemps 2012, j’ai réalisé un suivi systématique des oiseaux mais également des mammifères diurnes de ce secteur fort intéressant et relativement facile à étudier. Les nombreuses cavités de ces arbres bicentenaires sont de belles tailles et tout laissait à penser dès le début de mes observations naturalistes que bon nombre de celles-ci étaient occupées par des écureuils. La mise en évidence de l’occupation où de l’utilisation par les mammifères n’a pas été contrairement aux oiseaux une chose facile à mettre en évidence. Lors de mes transects diurnes réguliers réalisés sur le chemin de halage rive droite mais également sur la piste cyclable rive gauche,  la détection des trous des platanes utilisés par l’Écureuil roux (Sciurus vulgaris) pour sa reproduction mais également pour différents usages de « la vie courante »  n’a pas été aisée.  Environ 50 observations d’Écureuil roux ont été réalisées depuis 2012 lors de 120 passages principalement printaniers et hivernaux sous l’alignement de ces arbres et de plusieurs centaines d’heures d’observation attentive. Le nombre de contacts visuels pourrait laisser penser que l’observation de cette espèce contrairement à ce que j’écris précédemment est fort commune. Malheureusement, la majorité de ces contacts visuels consistent en des animaux observés dans les parcs du quartier « Les Commards » où l’espèce fréquente bien volontiers les nombreux résineux pour se nourrir des nombreuses pines de pin mais également aussi pour s’y reproduire et hiverner. J’ai découvert à force d’observations plusieurs de leurs nids fait de mousse et de divers  végétaux principalement situé au faîte des épicéas. Lors de ces nombreuses heures d’observations de l’avifaune, je ne suis jamais par contre arrivé à mettre en évidence un nid d’Écureuil roux dans les frondaisons des platanes. Il est cependant probable que l’espèce opportuniste exploite les anciens nids de corvidés pour établir des caches hivernales et peut-être s’y reproduire. La présence de nombreuses cavités de taille importante comme rapporté dans le rapport ONF (2013) devrait permettre à l’Écureuil roux de trouver des refuges beaucoup plus surs quand aux conditions climatiques qu’il doit endurer lors des périodes hivernales. Lors des transects depuis 2012, 9 observations ont  réellement concernés l’écureuil sur ces arbres majestueux ce qui laisse à penser que malgré la possibilité de trouver des refuges surs et bien abrités, l’espèce préfère la promiscuité des grands arbres voisins.  La répartition géographique des platanes concernés par la présence de ce mammifère est principalement située sur le secteur central compris entre l’écluse et le pont de chemin de fer (platanes 13, 15, et 78 rives gauches) et le secteur proche de la voie ferrée (platane 29, 30, 33 et 87 rives gauches).  Aucune observation n’a été réalisée sur le premier tronçon compris entre la sortie du canal et l’écluse. Jusqu’à cette année l’ensemble des contacts visuels sur les platanes concernaient des animaux de taille adulte dont le pelage était très peu variable mais permettait cependant de les différencier les uns des autres avec l’expérience des observations. En 2016, j’ai eu la chance d’observer la sortie de gite sur le platane 33 de deux jeunes le 26 juin vers 09 heures du matin. Les deux jeunes animaux d’une taille identiques permettant de considérer qu’ils étaient nés à la mi mai (les jeunes quittent les nids après environ 40 à 45 jours), sont sortis d’une cavité située à environ 6 mètres de hauteur. Ils  sont restés une dizaine de minutes à s’amuser et à se chamailler comme le font d’autres jeunes mammifères tels les renardeaux où les blaireautins. Contrairement aux autres observations, les deux jeunes animaux avaient des pelages forts différents les uns des autres. Le premier était d’un roux impeccable alors que le  second était très sombre à la limite du noir. Le dimorphisme de couleur chez l’Écureuil roux semble être lié à des différences génétiques BIANCARDI C. (2006) mais également à une adaptation des animaux à leur environnement. La femelle d’Écureuil roux semble généralement s’accoupler avec le male dominant du secteur où elle évolue mais parfois cependant elle peut s’accoupler avec plusieurs prétendants. Dans notre cas, l’adaptation des jeunes à leur environnement semble peu probable dès lors où ils sont nés ensemble et dans la même cavité, l’hypothèse d’une femelle quelque peu volage semble par contre plus probable. Malheureusement le 03 juillet, j’ai découvert le cadavre du jeune « sombre » sous le platane juste à l’aplomb de la cavité sans trace de prédation évidente. Difficile d’expliquer cette mortalité juvénile, la chute est à exclure et la prédation par un autre animal n’a été identifiée, reste peut-être une carence alimentaire où un parasite ?

 

Références bibliographiques

Expertise Arboricole approfondie(2013). Voie navigables du Doubs. Biefs 66&67. Office Nationale des Forêts.

L’Écureuil roux (2006). BIANCARDI C. & DO LINH SAN E. BELIN collection Éveil Nature

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